Les Mikea de Madagascar ce peuple qui sait vivre sans eau
La forêt des Mikea à Madagascar
L’île de Madagascar se situe dans l’hémisphère sud, dans l’océan indien, en face du Mozambique. Séparée du continent africain depuis 160 millions d’années et isolée de toute autre terre depuis 80 millions d’années, elle est un des « points chauds » de la biodiversité dans le monde. Au moins 80 % de la faune et de la flore y sont endémiques.
La forêt des Mikea est située dans le sud-ouest de Madagascar. Cette forêt s’étend sur une vaste étendue littorale de 180 km sur 75 km environ.
La région dans laquelle se situe la forêt des Mikea est soumise à un climat tropical aride avec une saison de pluies très courte, de novembre à mars, et une saison sèche d’avril à octobre.
La forêt des Mikea est caractérisée par la pauvreté de ses ressources en eau.
Dans son ensemble, le massif forestier des Mikea est constitué d’une végétation sèche, dense et épineuse.
Si les forêts malgaches ont la particularité d’avoir un taux d’endémisme élevé, la forêt des Mikea constitue un écosystème unique sur l’île, car aucune autre forêt malgache ne possède ses particularités.
Entre légende et réalité, les Mikea sont un des peuples les plus mystérieux de Madagascar
ZenyLa doyenne du groupe d'Antampimbato, c'est la tante du chef Fandahara. Quand on lui demande son age, elle répond : "Vraiment beaucoup, j'ai déjà des petits enfants" |
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NanoaNanao, belle -fille du chef Fandahara, qui allaite son petit dernier, onzième de la fratrie. |
La grand mère et son petit-filsLe sourire aux lèvres en écoutant du killanga. |
MardophinePerdue dans ses pensées |
LalaoLalao, petite fille du chef Fandahara, se régale des fruits de Sakoa, Poupartia sylvatica |
Le seauJeune homme de Bedo |
Demoiselle de BedoElle porte un masque végétale pour protéger sa peau du soleil. |
Mère et enfantIls portent tout deux un masque végétale aux vertus thérapeutiques |
Entre légende et réalité, les Mikea sont un des peuples les plus mystérieux de Madagascar. Ils restent peu connus, voire même parfois inconnus des autres Malgaches de l’île. Pour certains, ils sont assimilés à des Pygmées par leur petite taille et leur mode de vie. Pour d’autres, ce sont des vazimba, premiers habitants hypothétiques de l’île. D’autres parlent de petits êtres poilus qui deviennent invisibles quand les vazaha, les étrangers, approchent.
Les Mikea sont un peuple forestier nomade qui vit essentiellement de chasse et de cueillette, dans la forêt des Mikea, dans le sud-ouest de Madagascar. Malgré des particularités telles que de vivre sans ressources en eau, les Mikea ont fait l’objet de peu d’études. Dans leur mode de vie traditionnel, les Mikea sont entièrement tributaires de la forêt. Ils y trouvent les plantes qu’ils utilisent à des fins alimentaires, médicinales, pour pratiquer leurs croyances et leurs arts divinatoires, mais aussi pour construire leurs habitations.
Cependant, comme les autres forêts malgaches, la forêt des Mikea n’est pas épargnée par la déforestation. La régression de cette forêt, malgré sa protection par sa mise en statut d’aire protégée depuis 2007 et la création officielle du Parc National Mikea en 2011, les oblige à changer leur mode de vie avec comme conséquence possible l’oubli des connaissances des plantes et de leurs usages.
Le babo, la plante essentielle à la survie des Mikea
Dans cette région aride du sud-ouest de Madagascar, l’eau est une denrée rare, voire quasi inexistante. Les Mikea ont réussi à pallier le manque d’eau par les tubercules de babo.
Lorsque l’eau fait défaut, le jus de babo est utilisé dans les préparations. Le jus de cette espèce est extrait en râpant la chair du tubercule avec une petite râpe, ou une coquille d’escargot de grande taille. Le babo râpé est ensuite filtré avec un morceau de tissu et pressé afin d’en exprimer le jus utilisé en solution aqueuse.
Sa chair est blanche avec une texture crue proche de celle de la pastèque, mais non sucrée. Pour récolter ces tubercules, les Mikea creusent le sable à l’endroit où sort la tige de la plante. Les Mikea creusent le sol avec le talon de leur sagaie, puis ils retirent le sable avec la kipao, une sorte de petite pelle en bois.
Le babo est consommé cru, car c’est sous cette forme qu’il hydrate le plus. Mais, il peut aussi être cuit sous la cendre ou grillé au feu de bois.
Retour des femmesRetour au campement avec la récolte du jour. |
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Fou rireGrand fou rire autour d'un bout de babo. |
Rekolo et Mardophine |
Récolte de baboElle creuse avec le talon de sa sagaie au pied d'une liane de babo qu'elle a repéré. |
Retrait du sableLe sable est retiré avec la kipao. |
Récupération du baboLe tubercule de babo est à environ un bras de profondeur de la surface du sol. |
Et voilà!On peut même le manger sur place! |
EnfantLes enfants savent aussi récolter du babo. |
Bonne récolteAujourd'hui le récolte est bonne. |
Lalao |
Hum c'est bon le baboLa fille de Nanao se régale d'un morceau de babo. |
Nanao qui rape le baboElle rappe le babo pour en extraire le jus, avec ce jus, elle fera cuire un peu de maïs pour ses enfants. |